On parle souvent des moteurs hybrides, des voitures électriques, de la recharge, de tout ça… mais pas assez d’un des aspects les plus polluants de la conduite: l’usure des pneus. Oui, les pneus fondent littéralement en roulant, et toutes ces petites particules finissent quelque part dans l’air, sur la route, dans les égouts, dans la nature. Eh bien Continental semble avoir décidé d’attaquer ce problème pour vrai. Une analyse de l’ADAC, une association automobile allemande, portant sur 160 pneus a montré que leurs produits s’usent 11 % moins vite que la moyenne. Pas mal pour une entreprise qu’on associe surtout à la tenue de route et aux tests de freinage!
Un projet de science-fiction?
Pour aller plus loin, Continental a décidé de collaborer avec l’Université technique de Braunschweig. Ensemble, ils ont monté un projet du joli nom de OLRAP. En gros, les chercheurs ont installé un aspirateur high-tech et une batterie de capteurs derrière les roues d’un véhicule pour capturer et analyser les particules qui se détachent des pneus.
Continental a ensuite récupéré ces données sur la quantité, la forme et la taille des particules pour ajuster ses composés de caoutchouc et optimiser ses dessins de bande de roulement. Et ça tombe bien: en Europe s’en vient justement la norme Euro 7 qui limitera l’usure des pneus à partir de 2028. Autrement dit: il faut s’y préparer maintenant...
Des tests en conditions réelles
Les ingénieurs ont remarqué quelque chose de simple mais essentiel: plus la voiture accélère fort, freine fort, tourne fort… plus ça use des pneus. Ce n'est pas une immense révélation, mais maintenant ils ont des données précises pour mesurer l’effet. Les scientifiques pourront aussi savoir comment la température, le type d’asphalte ou l’humidité changent la quantité de particules émises, tout ça pour concevoir les pneus de demain et d'autres technologies connexes. On peut entre autres parler du projet RAU, qui a créé un filtre capable de capter 97 % des particules de pneus dans les bouches d’égout lors de fortes pluies ou leur EcoContact 6 qui produit 30 % moins d’usure et donne 20 % plus de kilométrage que le modèle précédent.
On ne pourra jamais empêcher un pneu de s’user. Après tout, la friction fait partie de son quotidien, mais Continental montre qu’on peut faire mieux en produisant moins de particules dans l’air, moins de pollution dans les villes, et des pneus qui durent plus longtemps sans sacrifier la sécurité. C’est vrai, ce n'est peut-être pas aussi glamour qu’un véhicule électrique futuriste, mais si on veut une mobilité plus propre, c’est exactement ce genre d'innovation qu'il faut!